Afin de promouvoir la paix, le dialogue social et la réconciliation en vue du respect de la vie et de la dignité de chaque être humain, les assises des femmes pour la paix au Mali ont été organisées samedi dernier au Mémorial Modibo Keïta. Les travaux de quatre jours ont été placés sous le haut parrainage de la Première dame de la République.

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L’ouverture de l’événement était présidée par le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré, en présence du maire de la commune III, Mme Djiré Mariam Diallo, de la Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, Mme Mbaranga Gasarabwe. Etaient également présents l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, des membres du gouvernement, des ambassadeurs et de nombreux participants.

Dans son allocution, Mme Traoré Oumou Touré a d’abord livré aux participants le contenu du message que leur a adressé le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. «Je crois en vous et je mettrai tout en œuvre afin que la femme ait une place de choix dans la société malienne», disait en substance le message présidentiel. Mme Traoré a, par la suite, rappelé aux femmes que la recherche de la paix relevait de leur responsabilité, d’autant que cette paix, a-t-elle dit, est «profondément inscrite dans vos cultures». Mme Traoré a poursuivi en indiquant que la rencontre va permettre de prouver au peuple malien et à la communauté internationale que les femmes peuvent non seulement contribuer à la promotion de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, mais aussi à la promotion du dialogue social pour établir une paix définitive. Pour cela, les femmes doivent avoir un dialogue ouvert, patient, fort et intelligent sans lequel, selon elle, rien de consistant ne sera obtenu. Car, le dialogue «est la voie la plus sûre pour une paix définitive et durable», a-t-elle soutenu.

Par ailleurs, Mme Traoré Oumou Touré a invité toutes les participantes à être «artisanes de paix» oeuvrant pour unir au lieu de diviser, pour étouffer la haine au lieu de l’entretenir et pour ouvrir des chemins de dialogue au lieu d’élever de nouveaux murs. Compte tenu de leur rôle de conseillères et de conciliatrices auprès de leurs époux et frères et du fait qu’elles représentent des modèles pour leurs enfants, les femmes doivent créer des conditions pouvant permettre à leurs communautés de vivre en paix et de façon durable, a affirmé le ministre. «Notre silence devant le drame que nos populations vivent n’est pas acceptable. Nous savons le prix de la vie humaine.

C’est pourquoi, nous allons prendre conscience de notre responsabilité collective», a aussi déclaré Oumou Touré avant d’en appeler à toutes les participantes en les exhortant à faire tomber les barrières et les obstacles pour emprunter avec leurs frères, époux, enfants, et sœurs la route de la paix et de la réconciliation. Pour finir, elle a remercié toutes les femmes pour avoir magnifié encore ce que notre pays a de richesse, de force et de valeurs qui sont, entre autres, le pardon, la réconciliation et la fraternité.
Quant au maire de la commune III, elle a expliqué que cette rencontre est une véritable aubaine offrant l’occasion aux femmes de procéder au renforcement de la paix dans notre pays. «La paix doit être notre comportement de tous les jours», a déclaré Mariam Diallo avant de s’engager à accompagner tout projet entrant dans le cadre de l’instauration et du renforcement de la paix. Cette rencontre est une occasion pour les femmes de mieux jouer leur partition dans le développement du pays, a-t-elle dit avant de remercier la marraine pour ses différentes actions en faveur du renforcement de la paix dans notre pays.

Dans son intervention, la représentante de la MINUSMA a annoncé que la rencontre favorisera les échanges sur les moyens de renforcer la participation des femmes dans le processus de paix. Il est à rappeler que la rencontre entre en droite ligne des dispositions de l’Accord pour la paix, du mandat de la MINUSMA ainsi que des résolutions des Nations unies proposant un cadre de mise en œuvre et de suivi du programme de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité. Mme Mbaranga Gasarabwe fera ainsi remarquer que les Nations unies poursuivent le plaidoyer au Mali, à chaque occasion, en faveur de l’inclusion des femmes dans les mécanismes et les institutions pour la mise en œuvre de l’Accord de paix. Selon elle, si on donne l’opportunité aux femmes de jouer leur carte tant au niveau local que national, elles pourraient construire des ponts entre les communautés, les régions, les parties en conflit… Ainsi, donner un nouveau souffle au processus de paix.

La représentante de la MINUSMA a enfin rappelé que compte tenu de la propagande de l’extrémisme violent, qu’il était crucial que les femmes puissent s’impliquer pour lutter efficacement contre le recrutement de leurs enfants dans les groupes terroristes. Elle a enfin remercié la présidente de la cérémonie pour l’avoir associée à l’événement qui, selon elle, permettre de nourrir la réflexion sur le rôle des femmes dans le processus de paix et de sortie de crise.

Bembablin
DOUMBIA

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