Le ramadan est une période d’abstinence, de dévotion, de pause et d’introspection pour les croyants. Il s’accompagne par un temps beaucoup grand consacré à la religion. Le business, souvent, le dispute à la spiritualité.

Durant le ramadan, les radios sont prises d’assaut par des prêcheurs et des chanteurs de Zikhr. Il s’agit en fait d’un partenariat gagnant-gagnant pour les deux. En effet, les marabouts achètent des temps d’antenne.

« C’est un contrat entre nos radios et les marabouts. Une heure d’émissions par semaine peut aller dans les 40 000 F CFA, deux fois, 80 000 F CFA. Nous considérons ces prêches comme des annonces. Les prêcheurs ont besoin de visibilité. Nous leur offrons cela, en échange notre radio gagne car c’est ce qui fait vivre la radio. En général c’est dans l’après-midi entre 13H 14H que leurs émissions sont diffusées », confie Moussa Konaté, rédacteur en chef de la radio Energie FM.

De l’avis de notre responsable de la radio, les femmes sont la plupart du temps les clientes fidèles de ces prêcheurs. Elles sont toujours prêtes à faire un tour chez les marabouts, jeteurs de cauris, géomanciens…

Certains auditeurs ne cachent point leur agacement quand ils tombent sur des fréquences qui font la promotion des marabouts. Sarata Sinayoko, ménagère se plaint de ce phénomène. « Pendant le ramadan, on a l’impression que c’est la période idéale pour des prêcheurs de se faire de l’argent. Au moment où ils doivent être dans les conférences religieuses pour éclairer les fidèles et leur enseigner l’islam, ils ont d’autres préoccupations. Ce qui m’agace le plus, c’est quand tu es concentré sur un programme, surtout les chants religieux et subitement, la radio change de programme pour laisser la place aux vendeurs d’encens porte chance, à ceux qui peuvent vous trouver un mari en un temps record, vous rendre riche… Il faut vraiment que les radios se ressaisissent ».

Oumou Fofana

Mali Tribune