L’affaire Bakary Togola refait surface une semaine juste après son acquittement pour défaut de preuve. Le ministre de la justice, par deux lettres, a demandé l’ouverture d’une enquête dans cette affaire qui semblait être close. Les deux lettres soulignent de forts soupçons de “connivences qui auraient entouré la gestion de la procédure’’.                

   

Nouveau rebondissement dans le procès Bakary Togola. Dans un communiqué, le ministère de la justice soupçonne « le comportement de certains membres » de la Cour et des «connivences qui auraient entouré la gestion de la procédure. » Il existerait « un faisceau d’indices graves incitant à faire ouvrir une enquête », ajoute la même source.

Bakary Togola était accusé d’avoir détourné près de 10 milliards FCFA entre 2013 et 2019. Mais il a bénéficié d’un non-lieu le 29 novembre dernier après deux ans de détention. Il était poursuivi au même titre qu’onze autres personnes pour « atteinte aux biens publics et complicité, faux et usages de faux. » La joie de Bakary Togola et co-accusés n’a été que de courte durée. Avec cette enquête instruite par le ministre de la justice, il est fort probable qu’il se retrouve à nouveau devant la justice.

Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamadou Kassogué, dans une lettre, a  instruit à l’inspection de la Justice une enquête administrative consécutive à la décision d’acquittement prononcée dans l’affaire Ministère Public contre Bakary Togola et autres. Il adresse aussi une lettre au Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako pour ouvrir une procédure d’enquête préliminaire contre les membres de la Cour qui a rendu la décision d’acquittement de Bakary Togola et compagnie. Ces deux lettres parlent d’indices graves qui risquent de coûter très cher aux membres de la Cour.

La lettre du ministre précise qu’il y a eu des dysfonctionnements graves mettant en cause le comportement de certains magistrats membres de la Cour. Cette situation réveille les soupçons qui avaient entouré cette décision surprise de la Cour qui a décidé de libérer l’ancien patron des cotonculteurs.

Toutefois, cette affaire met en relief la qualité des décisions rendues par notre justice. C’est une honte de confirmer de tel manquement relevé par le département de la justice. Cette enquête, si elle venait à aboutir, doit impérativement extirper les mauvaises graines au sein de cette corporation intouchables qui touche à tout, sauf elle-même, afin de servir de leçon pour ceux qui pensent faire la même chose.

Bourama Keïta

Source: LE COMBAT