Pas moins de quatre femmes tuées de la manière la plus atroce dans les villes de Bamako, Ségou, Kita et Koulikoro dans l’intervalle de trois mois. Ces meurtres décriés par l’ensemble des Maliens qui ont demandé justice pour ces victimes de violences faites aux femmes se passent dans l’indifférence totale du département de tutelle à en juger par son silence de cimetière.

Malgré la cruauté de ces crimes, aucun communiqué, aucune autre réaction officielle de la part du ministère de la Promotion de la femme, de la famille et de l’enfant pour condamner ces faits. Pire, les parents des victimes sont abandonnés à leur triste sort. Cet omerta du département en charge de la promotion de la femme nous amène à poser la question de savoir si patronne des lieux n’ignore pas une de ses missions non moins importantes, à savoir la lutte contre les violences faites aux femmes.

La dernière victime, Mlle Kadiatou DEMBELE, une agente de transfert d’Orange money, dont le corps, sans vie, a été retrouvé au cimetière de Koulikoro, ce 06 juin 2019, est de la ville de Koulikoro. Akita, un autre homme jaloux avait écrasé la tête de Bambakan DEMBELE, son épouse, le 1er juin 2019, avant de se faire arrêter à Kati.

À ces victimes innocentes, s’ajoutent la jeune dame Kadia KANTE égorgée, le 20 mai dernier, par son époux ; Mlle Nafissatou BAGAYOGO tuée elle aussi, le 12 avril dernier, par un charlatan violeur. Malgré ces dérives, les responsables du département en charge de la promotion de la femme sont muets comme des carpes : ni communiqué encore moins un geste de compassion, à travers une visite aux parents des victimes n’est à l’actif de la ministre DIAKITE en guise de regret pour ces jeunes dames lâchement assassinées très souvent à la fleur de l’âge.

Pourtant, la Politique nationale du Genre du Mali vise à engager l’État et toute la société à améliorer l’impact des politiques publiques et à maximiser les ressources nationales disponibles afin que les Maliennes puissent développer leur plein potentiel et contribuer au bien-être collectif tout en étant des citoyennes égales aux hommes en droits et en devoirs. Ladite politique consiste aussi à veiller sur les droits fondamentaux de la femme, notamment le droit à la vie, à la santé et à l’éducation et à la santé et l’a assistance sociale. C’est pourquoi les prédécesseurs de Mme DIAKITE ont toujours été au chevet des familles des victimes de cette nature et même des survivantes de violences basées sur le genre.

La mobilisation du département de la Femme, de la famille et de l’enfant auprès de la mère de la petite Ramata assassiné à Fana et les parents de la femme poignardée à 37 coups de couteau par son mari en juin 2018 à Badalabougou, et l’assistance de la fille qui a subi un viol collectif le même mois doivent être des exemples encourageants pour l’actuel ministre en charge de la promotion de la femme.

PAR CHRISTELLE KONE

Source: info-matin