Suite à la dernière attaque terroriste contre le camp des FAMa à Indélimane, qui a endeuillé la nation malienne, le Président IBK, d’un ton ferme, avait déclaré que le pays était en guerre et qu’il fallait ‘’l’union sacrée des Maliens’’ pour sauver le pays de l’abîme. Depuis, un début de prise de conscience se fait jour, mais qui doit être renforcée pour faire face à la situation. De quel type de mobilisation le Mali et son armée ont-ils besoin pour faire face à l’assaut jihadiste ?

Face aux pressions de toutes sortes qui s’exercent sur le Mali, les Maliens doivent opérer des choix stratégiques pour l’avenir du pays qui tangue dangereusement. 72 heures après l’attaque contre l’armée à Indélimane, dans le cercle d’Ansongo, région de Gao, le Président de la République s’est adressé à la nation, ce 04 novembre 2019. Ibrahim Boubacar KEITA a appelé, une nouvelle fois, à l’union sacrée autour de l’Armée. D’un ton très ferme, il dira : « Nous sommes en guerre ». Selon IBK, l’objectif « évident » des terroristes est de « détruire nos institutions, notre pays et nos pays ». Depuis, un début de prise de conscience semble se manifester. En tout cas, à l’appel d’organisations de la société civile, un grand meeting a eu lieu, ce 8 novembre 2019, au Boulevard de l’Indépendance de Bamako pour dire : ‘’Stop aux tueries de nos FAMa ». Le samedi dernier, Chérif Ousmane Madani HAIDARA, Président d’honneur de An-çardine international, lors de son grand prêche au Stade du 26 Mars de Bamako, annoncera que des dispositions sont prises au niveau du HCIM pour mobiliser des fonds en faveur de l’Armée. Dans cette veine, le Président du Haut conseil islamique du Mali va plus loin que le chef de l’État en invitant chaque « Malien à mettre la main à la poche pour permettre à notre armée d’avoir les moyens nécessaires pour la défense de la nation contre les agressions terroristes ». Pour joindre l’acte à la parole, HAIDARA a annoncé une enveloppe de 10 millions de FCFA comme sa contribution personnelle à l’effort de guerre.
Cette semaine, le Président du Parti Forces Citoyennes et démocratiques (FCD) de l’ancien ministre Djibril TANGARA, a appelé ses militants, ce 15 novembre 2019, à la Place de l’indépendance pour participer au ‘’rassemblement géant et historique’’ en vue de rendre hommage aux FAMa pour leur courage et leur volonté de sauver le Mali…
Dans la même lancée, ce 17 novembre 2019, à l’initiative du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), plusieurs organisations de la société civile organisent un grand meeting, au Palais des sports de Bamako, à partir de 10 heures. L’objectif de cette manifestation pacifique d’expression citoyenne est de dire également ‘’stop aux massacres’’ et de lancer un appel à la ‘’mobilisation soutenir l’armée malienne’’. Il faut aller au-delà de la mobilisation pour gagner le défi de l’union sacrée. Depuis le putsch de 2012, le Mali recherche en vain cette union sacrée. Elle ne se gagnera pas avec quelques associations et partis politiques, elle ne se gagnera pas non plus avec le mépris et la haine. Tant que les Maliens se regarderont en opposant et majorité, le défi de la paix sera difficilement relevé.
Au-delà des mouvements de mobilisation amorcés, il y a lieu d’aller encore plus loin, puisque la guerre, c’est aussi bien les hommes que les moyens. Il s’agira donc, à travers ces mobilisations et initiatives citoyennes, de montrer que les Maliens sont désormais convaincus que « la paix au Mali ne passe ni par Barkhane ni par la MINUSMA encore moins Takouba ». Et pour cause, l’expérience a montré que nulle part, dans le monde, une armée étrangère n’a gagné le pari de la paix et les Casques bleus ne sont jamais arrivés à l’imposer. Il est donc illusoire de croire que le Mali fera l’exception en la matière. La seule alternative reste la réussite de la guerre de l’union sacrée entre nous Maliens pour réussir le défi de la vraie montée en puissance des FAMa.
Pour cela, l’armée nationale doit redevenir la priorité et tout doit être mis en œuvre pour dénicher les vrais ennemis qui se fondent parmi nous pour nous faire du mal. Chaque Malien où qu’il se trouve doit se comporter en FAMa pour défendre la Patrie contre l’envahisseur, en référence à notre hymne national (si l’ennemi découvre son front, au-dedans ou au dehors) soyons prêts à mourir pour le Mali.
Par ailleurs, pour réussir, il sera judicieux pour l’État de mettre en place toutes les dispositions pour protéger ‘’ses espions’’ qui ont généralement peur de dénoncer faute de garantie de sécurité minimum.
Et tout état de cause, après six ans d’engagement et tous les moyens mobilisés, les terroristes continuent de narguer la force française Barkhane, à travers des alliances qui se font et se défont au Sahel. Les groupes terroristes continuent de se multiplier au rythme des microbes ayant attaqué un corps humain. Les victimes de ces obscurantistes se comptent désormais par centaines avec des dégâts matériels inestimables et chaque jour apporte davantage son cortège de malheur et de psychose pour les populations.
Pour ne pas en finir avec ce piège sans fin, le président français, Macron, lors d’un déjeuner à l’Élysée, ce 12 novembre, en rajoute à l’illusion des chefs d’État du G5 Sahel : Idriss Déby Itno (Tchad), Mahamadou Issoufou (Niger) et Ibrahim Boubacar Keita (Mali). Il annoncera qu’il serait également appelé prochainement à «repréciser le rôle de Barkhane», et à «confirmer et conforter l’engagement» dans la région. Emmanuel Macron a indiqué qu’il allait «rappeler à l’ordre» des pays partenaires «qui s’étaient engagés dans l’Alliance pour le Sahel et qui tardent parfois à livrer leur aide». Aussi, des livraisons militaires sont-elles attendues «en fin d’année et au début de l’année prochaine’’. En en attendant, relevons de défi de l’union sacrée traduite en vaste mobilisation citoyenne.

Par Sidi DAO

Source: info-matin.