Haro sur le phénomène de spéculation des espaces de jeux sportifs à travers la ville de Bamako et dans les autres grands centres urbains de l’intérieur du pays. C’est l’objet d’une conférence de presse déroulée, le jeudi dernier, au siège de la plateforme Ben  bere, sis à Hamdallaye ACI 2000, dans la Commune IV du District de Bamako. 

La lutte contre la vente à la fois illégale et illicite des espaces publics de la ville de Bamakoet dans les capitales régionales de Mopti et Tombouctou  principalement. Tel est, du moins, le cheval de bataille  de la plateforme Ben  bere qui a mené durant ces  trois derniers mois d’intenses campagnes tant à Bamako qu’à l’intérieur du pays.  Une vaste campagne axée sur la lutte contre l’expropriation et la spoliation à outrance des espaces réservés pour la pratique du football et l’ensemble des disciplines sportives les plus populaires de notre pays.

En effet, l’on retiendra que vu lescontraintes et exigences démographiques que connaissent  nos centres urbains, principalement la ville de Bamako,  la notion d’espaces publics devient de plus en plus au centre des préoccupations majeures des autorités compétentes de l’Urbanisme et des collectivités et de la jeunesse malienne tout entière.

D’année en année, l’État, les municipalités et les acteurs corporatifs et sociaux, avec l’appui des partenaires techniques et financiers spécialisés, semblent  initier des projets prônant la bonne gestion, la protection et l’utilisation adéquates des espaces publics dont dispose la ville de Bamako. Cependant, ces espaces, au grand dam des citadins de Bamako, principalement, ces domaines font, les uns après les autres, l’objet de privatisation par les services municipaux et de l’Urbanisme de la place.

Selon les données en vigueur,  il y a 1759 espaces publics à travers le District de Bamako et ses environs, dont 261 recensés officiellement parmi lesquels 72 classés patrimoine de l’État.

Mais, depuis des années, les pouvoirs publics de l’État et des collectivités territoriales, en rapport avec certains acteurs  corporatifs et sociaux multiplient des initiatives tout en promettant d’aménager des espaces  publics devant contribuer à l’embellissement de notre capitale et concourir au développement durable de nos centres urbains et la politique nationale de recomposition et de modernisation de nos lieux publics.

À cet effet, selon les statistiques en vigueur au niveau des services en charge de la  planification (SDAU et SD) du District de Bamako et environs, il y a 1759 espaces publics qui sont programmés dans le cadre de l’aménagement des espaces publics. De nos jours, d’après les résultats d’une étude technique effectuée là-dessus, c’est seulement 261 espaces qui ont pu être réalisés. «Toutefois, là où il y a surtout problème c’est le fait que nos jours les Mairies, les Domaines et de l’Urbanisme sont en train de spolier, revendre tous les espaces où nos jeunes s’entrainent nos jeunes footballeurs en herbe. Ce qui tend à compromettre inévitablement l’avenir du football malien et des autres disciplines sportives concernées», nous a confié un Responsable de la plateforme Ben  bere.

Au passage, rappelons que Bamako étant devenue une ville monstre en termes d’urbanisation, l’on est aujourd’hui dans  un besoin inestimable d’équipements et de mobiliers urbains pour « répondre à l’émergence, d’une classe moyenne de plus en plus nombreuse à Bamako » et qui aspire à utiliser ces  espaces sous plusieurs formes de sports: jogging, marche, pique-nique, lecture, solitude, football, cyclisme, etc.

C’est dans ce cadre donc que se situent ces campagnes que mène intensément le Coordinateur de la plateforme Abdoulaye Guindo et son équipe. Des campagnes menées sous le titre ‘‘Communication et plaidoyer  autour de la problématique de la spoliation des espaces de sports’’  dont le maître mot et slogan fétiche est : «Laissez-nous jouer ».

Habib Diallo 

Source: Le Combat