Après une semaine de suspension du service d’Assurance maladie obligatoire (AMO), la situation reste toujours tendue. Elle n’a pas évolué même après le déblocage des fonds (3,1 milliards de Fcfa) par le ministère de la Santé et des Affaires sociales. À la date du 5 décembre 2019, les syndicats des pharmaciens ont déclaré n’avoir reçu que 30% des paiements AMO. Par conséquent, ils maintiennent la suspension jusqu’à nouvel ordre.


Pourtant, la Canam l’INPS et la CMSS jurent avoir tout payé et imputent la situation à une lourdeur administrative. Cette explication a été donnée, vendredi dernier, lors d’une conférence de presse conjointe animée par les directeurs des trois structures.
Le directeur général de la Canam, Mahamane Baby, a assuré que le retard n’était plus une question d’argent, mais de temps matériel. Il a indiqué avoir compris le souci des pharmaciens d’être mis dans leur droit. Mais, il a déploré le fait qu’il y a des difficultés surtout avec le délai de 15 jours de l’article 40 de la convention sectorielle entre la Caisse nationale d’assurance maladie du Mali (Canam) et les officines de pharmacie. «Nous traitons jusqu’à 5.000 bordereaux par jour», a-t-il expliqué.

Comme autre difficulté, Mahamane Baby a mentionné la fraude. Sur ce point, le directeur général de la Canam a annoncé la mise en place d’un système d’immatriculation qui va minimiser les cas de fraude.
Mme Sidibé Zamilatou Cissé, directrice générale de l’INPS, a expliqué aussi que le maintien de la suspension de l’AMO ne vient pas des différentes caisses. Elle a assuré que toutes les sommes ont été versées et que les banques ont reçu l’argent. «La banque, c’est un système que nous ne maîtrisons pas», a-t-elle lancé, se disant désagréablement surprise de voir que seulement 30% ont été déboursés et que la suspension était maintenue. La directrice de l’INPS, peinée par cette situation, a invité les syndicats à mettre l’intérêt des Maliens au-dessus de tout. Mme Sidibé Zamilatou Cissé a tout de même promis que cette situation ne se répétera plus à l’avenir. Les différentes caisses veilleront à ce qu’il n’y ait plus de retard dans les paiements. Elle a souligné que les caisses font face à d’énormes difficultés surtout avec l’engouement suscité pour le service AMO par la population.
Quant à la directrice de la CMSS, Mme Dièminatou Sangaré, elle confirmera que les caisses ne doivent plus rien aux pharmaciens et autres établissements offrant la prestation AMO. «Il n’y a plus de retard, tout a été payé», a-t-elle assuré.

Fatoumata NAPHO

Source: Journal l’Essor-Mali