Le gouvernement et le bureau exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali ont entamé, hier dans l’après-midi, sous l’égide de la commission de conciliation nationale, les ultimes négociations autour du préavis de grève de 5 jours de la centrale historique. Ces pourparlers qui font suite à des rencontres informelles entre responsables de l’UNTM et ceux du gouvernement de transition suscitent espoir à la Bourse du travail.

 

Suite à la non-satisfaction de ses revendications, lors sa première grève de 72 heures, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a déposé, ce 23 novembre, un nouveau préavis de grève de 120 heures, soit 5 jours (du 14 au 18 décembre 2020), sur la table du ministre du Travail et de la fonction publique. C’est seulement hier jeudi 10 décembre 2020 que les deux parties se sont retrouvées autour de la table de négociations.
Si pour certains ce retour tardif autour de la table constitue un mépris et la mauvaise foi du gouvernement, d’autres y voient au-delà un espoir, une possible convergence de vues entre la centrale syndicale historique et les autorités de la transition. Selon des sources proches de la Bourse du travail, en prélude de ces négociations ouvertes hier, une rencontre informelle avait eu lieu entre le PM et certains membres du bureau exécutif de l’UNTM. Si rien n’a filtré de cette rencontre, il nous revient que la délégation de l’UNTM est sortie avec des promesses rassurantes du PM. Toutefois, les négociations étant les négociations, rien n’est pour le moment sûr quand on sait que nous faisons face en cette période de transition, à un pouvoir bipolaire, d’une part, un gouvernement dirigé par un civil, et, d’autre part, des colonels retranchés à Kati à qui revient toujours le dernier mot. Au regard de cette situation, notre source promet un match très disputé entre les parties jusqu’au coup de sifflet qui sera sifflé aux environs de midi aujourd’hui vendredi.
Une chose est certaine à la Bourse du travail, c’est qu’au-delà de midi, aucun compromis ne sera possible, car l’UNTM claquera la porte.
Face à certains mensonges distillés par-ci par-là, tendant à faire croire que l’UNTM n’est pas allée en grève sous IBK, la centrale syndicale ne manque pas d’opposer sa réaction contraire. En effet, rappelle-t-on, l’UNTM a observé deux grèves sous IBK entre 2014 et 2018. À l’époque, les partisans d’IBK taxaient la centrale de rouler pour l’opposition.
C’est d’ailleurs lors de sa première grève de 72 heures sous le défunt régime que l’UNTM a obtenu pour les travailleurs beaucoup d’avantages qualifiés d’historiques : augmentation de 20 pour cent de la valeur indiciaire, multiplication par 3 du montant de l’allocation familiale, augmentation par 2 du montant du SMIG, réduction de l’ITS sur les salaires, réduction du coût de l’électricité (le gouvernement avait autorisé une augmentation du coût de l’électricité, en son temps), relecture des conventions collectives des travailleurs.
À la Bourse du travail, l’on reste imperturbable convaincu que la lutte syndicale n’est dirigée contre personne, mais vise uniquement la défense des intérêts de travailleurs.

Par Sidi DAO

Source : INFO-MATIN