Une manifestation violente des jeunes de Niono réclamant le départ du commissaire de police Issiaka Tounkara de la ville a tourné au drame. Le bilan officiel est de 2 morts dont le commissaire de police en question, une dizaine de blessés. Les Famas sont intervenues pour rétablir l’ordre dans la ville en attendant l’arrestation des auteurs de ce drame.

 

La journée du jeudi 19 septembre a été sanglante dans la ville de Niono. Selon nos sources, tout est parti d’une simple manifestation des jeunes réclamants le départ du commissaire de police, Issiaka Tounkara de la ville.

Depuis plusieurs mois, les habitants de la ville de Niono exigeaient le départ du commissaire. Sous la pression des habitants, le commissaire avait temporairement abandonné son poste.

Malheureusement, le commissaire est revenu dans la ville, le mercredi soir vers 21h. L’information de son arrivée s’est rependue comme une trainée de poudre à travers la ville. Ses détracteurs crient à la provocation, eux qui ne voulaient plus le voir en fonction dans la ville. Révoltés par la présence du commissaire, les habitants de la ville ont organisé une manifestation inopinée dans la journée d’hier jeudi 19 septembre.

Les jeunes en colère ont pris d’assaut le commissariat de police de la ville pour exiger le départ immédiat du commissaire. Toute chose que les autres policiers vont refuser. Face au niet des policiers, les manifestants ont tenté de forcer le passage en lançant des pierres. Les tentatives des policiers en infériorité numérique de disperser les manifestants n’ont pas abouti.

Des armes emportées

La détermination des auteurs de trouble à l’ordre public a eu raison des policiers. Les manifestants ont attaqué et incendié le commissariat, les véhicules, avant d’emporter des armes lourdes, récemment réquisitionnées pour mener la lutte antiterroriste.

Le bilan humain provisoire est de trois morts et une dizaine de blessés dont 5 blessés graves qui sont actuellement admis à l’hôpital de Ségou. Parmi les victimes, figurent le commissaire Issiaka Tounkara et un autre agent du nom de Sanogo de la section carte d’identité. La troisième victime est un manifestant.

Selon nos sources, le divorce entre le commissaire Tounkara et les habitants de la ville de Nioro est parti d’un contrôle inopiné de vignettes, organisé la veille de la fête de Tabaski sur ordre du commissaire de la ville en collaboration avec la mairie. Au cours de cette opération, jugée plus ou moins musclée par les usagers de la route, un jeune chauffeur en moto répondant au nom de Dramane Konaté dit Papou serait violemment pris à partie dans une course-poursuite avec un policier et s’est fracturé la jambe. Il fut immédiatement évacué sur Ségou après les premiers soins dispensés par le Csréf.

Révoltés par cette tournure, les jeunes de la ville ont demandé au maire de s’impliquer auprès du commissaire pour que le policier soit sanctionné et que le commissariat prenne en charge les soins de la victime. Ce à quoi le commissaire répondra par un niet catégorique en rétorquant à ses détracteurs ‘’qu’il est né dans les privilèges avec un père et une épouse tous commissaires de police’’.

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