De passage à Bamako en mars dernier, Mali Tribune est allé à la rencontre de Fodé Sissoko à son domicile. Avec le champion de France des 200 m en salle, il a été surtout question de son parcours d’athlète ainsi que de ses ambitions dans une discipline sportive où il ne cesse d’exceller. Inspiré par des légendes vivantes africaines de l’athlétisme tels que Wayde van Niekerk et Isaac Makwala, le pensionnaire de Lille Métropole Athlétisme passé par le Club pour le Développement de l’Athlétisme au Mali ne se fixe pas de limite. Il a déclaré se donner à fond pour ramener d’autres médailles afin de ne pas être une déception pour ceux qui comptent sur lui et qu’il inspire.

 

Mali Tribune : Veuillez  vous présenter en quelques mots à nos chers lecteurs

 Fodé Sissoko : Je me nomme Fodé Sissoko. International athlète malien de 24 ans.  Je suis basé en France dans le cadre de ma formation et les préparatifs pour les Jeux Olympique Tokyo prévus cette année à Tokyo. Ça fait une année et demie que je suis en France suivant pratiquement la même routine : confinement, entraînements et compétitions. Après j’ai eu un peu de temps creux que j’ai mis à profit pour revenir à Bamako voir la famille et me ressourcer en changeant un peu d’environnement.

 

Mali Tribune : Vous êtes au Mali mais vous vivez actuellement en France. Comment vous vous êtes retrouvé là-bas ?

F S. : Quand j’ai fini mes études en 2017, j’ai rencontré le directeur technique national de la Fédération malienne d’athlétisme avec une de ses connaissances en la personne de Sylvie Larrière. Ensemble, ils se sont arrangés à ce que j’aille faire 3 mois de stage à Lille, pour mieux préparer le Championnat d’Afrique auquel je devais participer en 2018. Après ces 3 mois, j’ai eu une bourse olympique et j’ai alors décidé de rester là-bas. Donc c’est comme ça que je me suis retrouvé en France.

Mali Tribune : Comment se passe le séjour français ?

F S. : Comme un peu partout dans le monde avec la Covid-19. Néanmoins, nous les sportifs de haut niveau nous arrivons à nous entraîner car nous avons accès aux salles et aux équipements sportifs.

Mali Tribune : Comment ça se passe avec votre club et quel est son nom ?

F S. : Je suis licencié au Lille Métropole Athlétisme (LMA). Avec LMA, j’ai fait mes débuts en 2019. J’ai participé au championnat de France Elite en salle. Malheureusement, j’ai été disqualifié par la suite pour avoir marché 2 fois sur la ligne.Ça se comprend car c’était ma première grande compétition en salle. Et après cela, j’ai remporté les 400 m lors du championnat d’Elite en réalisant la meilleure performance française. Après, avec l’équipe on a remporté le relais 4×100. Ensuite on a connu une année 2020 quasiment creuse en raison de la Covid-19. Mais cette année, j’ai effectué une belle rentrée en salle en remportant les 200 m en salle.

Mali Tribune : Avant de vous rendre en France, quelles ont été vos performances au Mali surtout avec quel club ?

F S. : Au Mali j’ai fait partie de la première génération du CDAM (Club pour le Développement de l’Athlétisme au Mali). A l’époque je faisais moins de 21’’ aux 200 m. Il n’y avait pas de chrono électrique donc le temps n’était pas trop officiel.

Mali Tribune : Avez-vous un embarras de choix entre le Mali et la France du fait que vous êtes un Malien, mais qui vit en France ?

F.S : Pas du tout. Je suis Malien, je le reste. Je cours internationalement au nom du Mali. Mais quand je suis en France, je fais les compétitions locales sous les couleurs de LMA.

 Mali Tribune : Quelles sont les grandes compétitions dont vous rêvez et au cours desquelles vous comptez réaliser de belles performances ?

  1. S. : Immédiatement j’ai dans le viseur le championnat d’Afrique prévu en juin en Algérie. Ensuite après ça il y a les Jeux Olympiques fin juillet. Donc je prépare ces compétitions avec le plus grand sérieux.

Mali Tribune : Quels sont vos rapports avec la Fédération malienne d’athlétisme ainsi que le Comité national Olympique et Sportif du Mali ?

F S. : Je garde de bons rapports avec ces deux structures. Je les tiens informés de ce qui se passe, de ce que je fais ici. En un mot on garde un bon contact.

 

Mali Tribune : Quelle comparaison faites-vous de la pratique de l’athlétisme au Mali et en France ?

F S. : En France les conditions sont suffisamment réunies pour la bonne pratique de la discipline. Il y a suffisamment d’équipements dans un cadre bien structuré. Contrairement à chez nous au Mali où il n’y a que 2 pistes d’athlétisme et ces deux pistes sont malheureusement aussi usées. Par contre en France, même les clubs ont, au moins, deux pistes d’athlétisme en très bon état. Ce qui fait qu’on est beaucoup plus en retard par rapport aux Français.

Mali Tribune : Dans votre jeune carrière, quelle est cette ambition qui vous tient à cœur ?

F S. : C’est de continuer à gagner. Ramener d’autres médailles au Mali car il y a beaucoup de gens qui comptent sur moi. Je ferai de mon mieux pour ne pas les décevoir.

Mali Tribune : Avez-vous un chrono en tête que vous comptez établir ?

F S. : Non je n’ai pas de chrono en tête. Mais quand on court avec des gens meilleurs que soi et que l’on souhaite gagner, on va forcément améliorer son chrono. En fait l’être humain n’a pas de limite et compte tenu de cela, je vais courir à fond et on fera après pour le chrono.

Mali Tribune : Avez-vous une idole dans le monde de l’athlétisme ?

F S. : Oui j’en ai deux. L’un est Sud-africain du nom de Wayde Van Niekerk. Il est recordman des 400 m au monde. Quant à l’autre, il est Botswanais du nom d’Isaac Makwala. Un athlète plein de rage. Sa philosophie de compétition c’est soit ça passe ou ça casse.

 Propos recueillis par

Alassane CISSOUMA

Source: Mali Tribune