Le Commandant Youssouf Oumar Traoré nommé  en remplacement du Colonel Abdine Guindo

berets rouges

Désormais, c’est le Commandant Youssouf Oumar Traoré qui est chargé de gérer le régiment des commandos parachutistes de Djicoroni. Il a pris service hier mercredi au cours d’une cérémonie aux allures d’une véritable veillée d’armes.   Au cours de laquelle, les commandos parachutistes ont réaffirmé leur volonté de monter rapidement au front, précisément,  dans l’Adrar des Ifoghas, où sont déjà déployés les soldats français et tchadiens. Le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, porte-parole des commandos parachutistes ne croyait pas si bien dire lorsqu’il déclare «   l’ennemi dans le Tegharghar et perché sur les hauteurs du massif des Ifoghas a tremblé, car le lion a rugi. Nous irons extirper ces barbares apatrides de leur tanière pour les broyer comme des mouches « . Un cri de guerre qui a valeur de foi en cette période où le MNLA et sa clique font régner la terreur à Kidal.

Décidément que ce regroupement  au RCP est la preuve du déploiement imminent de cette unité au nord du Mali et précisément dans l’Adrar des Ifoghas où se concentrent les conflits. Seules les forces françaises et tchadiennes aidées par des éclaireurs et éléments d’appui maliens sont présentes sur le théâtre des opérations.

Avec l’acquisition de nouveaux équipements, le régiment des commandos parachutistes associé à d’autres unités de l’armée nationale feront partie des premiers groupements tactiques inter-armés à se déployer dans l’antre des Ifoghas. Au sein de l’état-major, des instructions fermes ont été données à toutes les unités pour leur déploiement à Kidal. Au régiment des commandos, on semble avoir compris que  » nous avons perdu une bataille, nous gagnerons la guerre « .

La réconciliation des cœurs et des esprits  tant prônée par le gouvernement du Mali a déjà commencé avec la cérémonie de la réintégration du 33ème régiment des commandos parachutistes dans le corps de l’armée et la prise de service du nouveau commandant du RCP. Mais, aussi la célébration de  la réconciliation de l’armée avec elle-même. Pour preuve, les bérets rouges venus très nombreux pour la circonstance et leurs frères d’armes, les bérets verts se sont chaleureusement embrassés.  C’était en présence du prêcheur, Chérif Ousmane Madani Haïdara et du Colonel-major Aladji Gamou.

Prenant la parole, Le Lieutenant-colonel, Seydou Moussa Diallo, a déclaré qu’  » aujourd’hui, il est  un homme comblé de joie. Si hier, nous avions honte de porter l’uniforme militaire et de marcher dans la rue, honte  d’être officiers supérieurs de l’armée de la République du Mali,  aujourd’hui, nous commandos parachutistes  nous sommes fiers d’être soldats de l’armée nationale du Mali. Car, nous avons retrouvé notre famille, nos frères d’armes, cette armée malienne  qui a fait notre fierté, la gloire et la grandeur du Mali à travers ses grands hommes« .

Il est légitime que l’on célèbre aujourd’hui notre Armée nationale unie et solidaire, réconciliée avec elle-même dans un élan de sursaut national. A le croire, cette réconciliation ne doit pas être un slogan creux. Elle doit se traduire dans les actes et comportements de tous les jours afin que  les Maliens dorment en paix. Les commandos parachutistes sont prêts à jouer leur partition dans la défense de la patrie et à honorer leur serment.  » Nous sommes des soldats nous n’avons jamais eu la prétention d’engager un bras de fer avec l’Armée, ni de discuter les ordres de nos supérieurs hiérarchiques « .

Parlant des  évènements survenus depuis le 30 Avril 2012 jusqu’à nos jours qu’il a qualifiés de regrettables, le  lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo a déclaré qu’ils ont plongé notre pays dans le désarroi total, suscité l’indignation et l’incompréhension du peuple malien et entrainé l’armée malienne au bord de l’implosion, au moment même où notre pays, agressé et occupé dans ses deux tiers par des barbares apatrides, vivait une tragédie humaine inqualifiable. Mais, fait-il remarquer, il faut savoir pardonner. Il s’est  dit certain qu’aucune armée ne peut gagner la guerre dans la division, la suspicion et l’indiscipline des hommes. Seydou Moussa Diallo a déclaré que l’intégrité territoriale du Mali n’est pas négociable. Après ce discours éloquent, le colonel Prospère Camara, commandant de zone de Kati a investi le commandant Youssouf Oumar Traoré dans ses fonctions au nom du président par intérim comme commandant du 33è régiment du bataillon de Djicoroni.

La cérémonie a pris fin par un défilé militaire.

Falé COULIBALY